Un Nouveau Paradigme pour la Science

et pour l'Homme

(Mars 2021)

Ce livre comporte deux volumes . Le Tome I : La Dimension subjective

Le Tome II : le Modèle Sphérique

Depuis la fin du XXème siècle, la Science traverse une crise d’identité profonde. Sa discipline-modèle, la physique, propose depuis un siècle deux théories fondamentales (quantique et relativiste) révolutionnaires mais inapplicables aux autres disciplines et surtout, inconciliables entre elles. De plus, l’application des principes méthodologiques de la Science de Galilée (le paradigme mécaniciste) aux sciences de la vie semble aboutir à une impasse. La biologie fondamentale ne parvient toujours pas à définir la vie et la médecine à comprendre comment s’articulent le corps et l’esprit (ou la conscience).

C’est à ces deux dernières questions, fondamentales en médecine, que l’auteur a décidé, à la fin de sa formation de consacrer sa vie. Il avait alors la forte intuition qu’il fallait aborder les deux questions d’un point de vue épistémologique parce qu’il les devinait toutes deux liées au caractère réductionniste de la grille de lecture de cette Science (héritage des physiciens). En médecine, en effet, ce réductionnisme est évident. Par son principe d’objectivité, la Science est aveugle à la moitié de la réalité humaine, le sujet et la subjectivité, son « monde intérieur ».

Pour intégrer les sujets humains dans la Nature, il faut impérativement ajouter aux dimensions exclusivement objectives du cadre de Galilée une « dimension subjective ». Et comme une dimension en physique est, par définition universelle, l’auteur s’est trouvé embarqué dans une aventure de très longue haleine : démontrer où et comment cette dimension inconnue est cachée dans le discours officiel de la physico-chimie et de la biologie puis expliquer comment ces deux genres de dimensions peuvent s’articuler et être représentées par un modèle visuel simple.

En dehors de sa formation scientifique, il a beaucoup été aidé dans l’élaboration d’un modèle holistique de la Nature par une psychanalyse et surtout par une initiation aux philosophies orientales par la « méditation médicale ».

C’est cette aventure intellectuelle passionnante qui est racontée ici. Le nouveau cadre théorique proposé modifie radicalement la « vision du monde » proposée par la Science. Il semble aujourd’hui apporter une réponse très cohérente à l’appel pressant, maintes fois évoqué par de nombreux grands scientifiques, à une « nouvelle physique » ou un « nouveau paradigme ».


SYNOPSIS du Livre

Le manuscrit que je souhaite publier est le fruit d’une recherche théorique vraiment très ambitieuse entamée il y a plus quarante ans (!). A cause du caractère particulièrement fondamental et transdisciplinaire de son objet et sa situation à mi-chemin entre la science et l’épistémologie, aucun service universitaire n’aurait jamais pu le parrainer. Comme cette recherche était la motivation de mon engagement dans les études universitaires et qu’elle ne nécessite aucun investissement financier, j’ai décidé, à trente ans, d’y consacrer autant de temps que je pouvais. Cet isolement avait certes certains désavantages mais il m’a offert une totale liberté de pensée sans laquelle jamais mon projet n’aurait pu aboutir. Ce n’est en effet qu’en transgressant les principes de la scientificité qu’il m’a été possible de trouver une issue à ma recherche.

La double question à laquelle je voulais trouver une réponse est celle (biologique) de la « définition de la vie » et celle (médicale) de l’ « articulation corps-esprit ». Ce sont là les deux questions centrales des sciences de la vie mais tous les chercheurs concernés avouent que, malgré plus d’un demi-siècle de travail analytique acharné, ils n’ont (et même n’entrevoient) toujours pas de solution.

J’ai clairement pris conscience, au terme de mes douze années de formation scientifique, que le problème n’était pas tant scientifique qu’épistémologique. C’est en réalité le cadre épistémologique de notre Science, héritage de Galilée et des physiciens qui ont fait la gloire de la Science, qui rend les biologistes aveugles à la spécificité « néguentropique » évidente du comportement des organismes vivants et les médecins incapables de comprendre l’intrication, évidente en médecine générale, entre le psychisme et le corps.

1- Mon travail a commencé par une tentative de comprendre, à partir des connaissances les plus pointues de la physiologie, cette mystérieuse intrication psychosomatique. Pour ne pas disperser à l’infini mes recherches, je me suis focalisé sur un cas clinique précis de diabète juvénile[1] (maladie organique grave) manifestement survenu au décours d’un stress purement psychologique. Et je me suis forcé à essayer d’expliquer cette articulation en termes strictement scientifiques, c'est-à-dire en assimilant le cerveau à l’organe du psychisme. Cette exploration physiologique et neuro-physiologique m’a fait prendre clairement conscience que le discours de toutes les psychologies cliniques repose sur une logique des causes finales qui est totalement inacceptable dans le discours de la physiologie. Cette dernière est basée, comme toute la Science, sur la logique « déterministe » des causes antécédentes. C’est donc bien le « paradigme mécaniciste » qui rend le physiologiste incapable de comprendre qu’un signal extérieur objectivement banal, puisse « prendre sens » (subjectivement) chez un sujet particulier et générer un dysfonctionnement potentiellement mortel dans son organisme physiologique.

Pour comprendre le comportement de son malade, le médecin doit donc impérativement faire appel à la fois à une « vraie » Science, la physiologie, et à une « non- science », la psychologie mais il ne dispose d’aucune clé pour comprendre comment ces deux logiques contradictoires s’articulent. Pour le médecin, la Science est donc clairement un mode de connaissance incomplet de la Nature et sa discipline schizophrène.

2- Cette exploration du réseau physiologique (soma) et neurophysiologique (psyché ?) de l’organisme humain m’a fait prendre conscience du caractère non pas mécanique mais « dynamique » (en état de mouvement incessant) de ce réseau. Elle m’a aussi fait découvrir que l’organisation de cet état de mouvement repose sur seulement huit (4x2) « modules organisationnels »[2] distincts. Quatre modules véhiculent des mouvements de matériaux biomoléculaires et quatre autres des mouvements d’informations biomoléculaires. Toutefois, à l’analyse épistémologique, il s’avère que si le concept de matériau moléculaire est parfaitement objectif et conforme aux principes de la Science, celui d’information ne l’est pas. L’information est un « signal » matériel qui prend « sens » mais ce mot « sens » n’a aucune place en Science. Dans le réseau physiologique, l’élement qui donne « sens », c’est la cellule, ce qui sous-entend que les cellules abriteraient un élément « du genre sujet », qu’elles ne sont donc pas des purs « objets » réductibles à un ensemble de pièces mécaniques.

3- En transposant ces réflexions du réseau physiologique du corps humain au réseau métabolique d’une cellule humaine (eucaryote) puis d’une « cellule élémentaire » (procaryote), j’ai pris conscience que la « matière » vivante ne ressemble pas du tout à une « machine » composée de « pièces » biomoléculaires mais bien plutôt à un « tourbillon » de biomolécules organisé par les mêmes huit (4x2) modules organisationnels que le réseau physiologique. Toute cellule, et par extension tout organisme vivant, se présentent alors comme des « systèmes dynamiques » à deux facettes. L’une est matérielle et l’autre informationnelle. Or, seule la facette matérielle est objective. La facette informationnelle n’a de « sens » que du point de vue de l’hypothétique élément « du genre sujet » qui l’habite. Si on applique à la cellule élémentaire la même double lecture (physiologique et psychologique) que celle que le médecin applique à l’organisme humain, la spontanéité du comportement de la cellule devient beaucoup plus compréhensible que dans le paradigme mécaniciste. En particulier, le biologiste peut ainsi comprendre son caractère finalisé par le biais d’un « effet de totalité » (causalité formelle/ descendante). La cellule tend manifestement à survivre et à se reproduire (variation d’entropie négative : dS<0) mais ces deux tendances sont diamétralement opposées à celle décrite comme universelle par le second principe de la thermodynamique (dS>0).

4- A cause de la découverte, par les physiciens, que les « objets » atomiques et moléculaires sont eux aussi des systèmes dynamiques et que cet état de mouvement est aussi « auto-organisé », on peut dire qu’ils se comportent comme des « organismes ». Or une analyse épistémologique rigoureuse du concept d’organisation nous apprend que lui non plus n’est pas un concept objectif. Quant au concept d’auto-organisation, il l’est encore moins puisque, dans le paradigme mécaniciste (le modèle évident), c’est un sujet humain, le concepteur-contructeur extérieur à la machine (hétéro-organisation), qui « organise » l’ensemble des pièces et qui lui injecte sa propre finalité (extrinsèque). Par contre, dans le système naturel, c’est le système « lui-même » (auto-organisation) qui génère l’état organisé et la finalité propre (intrinsèque) du système. Le préfixe « auto » cache donc la présence implicite d’un élément « du genre sujet » au sein de tout système naturel puisque tous sont auto-organisés.

- On est ainsi en devoir, si on veut rendre compte du comportement dynamique et auto-organisé des systèmes naturels (physiques comme biologiques), de postuler l’existence d’une dimension subjective de la Nature se surajoutant aux dimensions objectives du cadre galiléen mais aussi de reconnaître le caractère agissant de causes finales (finalité intrinsèque) se surajoutant aux causes antécédentes. Cette dimension inconnue de la physique ouvre ainsi un « espace subjectif » immatériel dans lequel on peut représenter explicitement (mais symboliquement) l’élément « du genre sujet » qui « auto-organise » chaque système naturel.

Cette introduction ne peut toutefois se faire qu’en démontrant la non-objectivité du temps-durée[3] - la « quatrième dimension » introduite par Galilée - et en comprenant que le temps présent (Tp) est un temps « éternellement présent » (Tep) et qu’il constitue l’ « espace naturel » des sujets et des éléments « du genre sujet. Cela seul explique que nous conservions la même identité toute la vie alors que les biomolécules qui nous constituent sont remplacées un nombre incalculable de fois sur ce laps de temps.

-Il est ainsi possible de construire un modèle géométrique simple, une sphère, permettant de se représenter visuellement les deux facettes (objective et subjective) de tout système naturel et l’élément du genre sujet qui organise « de l’intérieur » son état de mouvement. Je nomme cet élément le « référent propre » du système et son modèle géométrique sa « sphère représentative ». Cette sphère est dynamiquement « enchâssée » dans son « plan environnemental propre », ce qui permet de comprendre que toutes les « auto-organisations » correspondent en réalité à des « co-organisations ». Elles reposent sur le jeu de contraintes réciproques entre le système et son environnement. Aucun système naturel ne peut donc être isolé de son environnement. On comprend facilement par cette image, que l’état de mouvement organisé de la cellule, par exemple, se nourrit de l’état de mouvement désorganisé de son environnement mais que son organisation ne peut être expliquée que par un « effet de totalité » symbolisé par l’intervention agissante de son référent propre qui « sélectionne », dans l’environnement, les molécules et les micro-mouvements dont elle a besoin.

-Le nouveau paradigme (le « paradigme organiciste ») et le modèle de la sphère représentative peuvent alors être appliqués successivement et comparativement, à une protéine (système physique) et à une cellule élémentaire (système biologique) pour montrer ce à quoi correspond l’émergence de la vie dans la hiérarchie des systèmes naturels.

- je propose alors une relecture, dans cette optique organiciste, de l’évolution darwinienne. On voit alors clairement l’abus de langage que représente son interprétation « mécaniciste ». Ni la génération de mutants aléatoires, ni la « sélection naturelle » ne correspondent à des processus assimilables à des mécanismes. Ce qui évolue au cours de l’Evolution des espèces, ce sont les capacités des organismes à « connaître » leur environnement, c'est-à-dire leurs capacités psychiques et pas mécaniques.

- J’aborde ensuite, dans les limites de mes compétences, les deux dernières mais fondamentales révolutions de la physique, la révolution quantique et la révolution relativiste. En analysant la signification épistémologique des nouveaux concepts introduits par ces deux physiques je démontre le caractère éclairant que possède une interprétation organiciste de ces théories réputées particulièrement ésotérique. L’interprétation organiciste n’ex-plique pas les phénomènes mais elle permet de les com-prendre par le biais du modèle évident de notre organisme et la référence à une dimension subjective inconnue de la physique.

- je termine mon essai par une approche multilatérale de la « nature humaine », l’« objet » central de ma profession. Je montre combien l’approche organiciste modifie en profondeur autant notre « vision du monde » que notre « vision de l’homme » et comment elle inverse complètement l’échelle de valeur « matérialiste » à laquelle la Science, depuis Galilée, nous avait progressivement acculés.

Cet essai permet de retrouver des idées – mais surtout des valeurs - anciennes et universelles que la Science, portée par ses succès technologiques, croyait avoir pu définitivement éliminer de notre esprit. Le nouveau paradigme pourrait être, je pense, le ferment de ce ré-enchantement du monde que beaucoup appellent de leurs vœux.



[1] Le diabète, toutefois, n’est jamais répertorié dans les maladies psychosomatiques. C’est pour bien montrer l’omniprésence des facteurs psychiques en médecine que j’ai choisi cette maladie très « organique ».

[2] Ces quatre modules sont : la convergence, la divergence, la cascade et la boucle. Chacun des quatre présente une version matérielle et une version informationnelle.

[3] Cette idée de la non-réalité du temps-durée est au centre de la théorie de la relativité mais partiellement cachée par la conservation du concept d’« espace-temps » relativiste.